Interview avec Taner Akçam sur les politiques d'Ankara à l'approche d’avril 2015 ; comment la reconnaissance du génocide est comprise en Turquie ; et les modèles à suivre quant à la résolution du conflit qui gangrène les relations entre la Turquie, l’Arménie et la diaspora arménienne. Selon Taner Akçam, les questions de justice et de réparations sont volontairement évitées en Turquie.
Après quatre ans d’interruption, Erevan et Ankara ont montré des signes de « rapprochement » en 2014 sans que l’on puisse savoir s’ils vont conduire à de nouveaux heurts dus à la haine accumulée ou à la construction des bases d’une réconciliation.
Il semblait que l’optimisme idéaliste né dans le système de relations internationales à la suite de la fin de la Guerre froide allait promouvoir inéluctablement la normalisation des relations arméno-turques et que les facteurs objectifs et subjectifs censés mettre en œuvre la chance nouvellement apparue en faveur de la réconciliation du passé antagonique s’avéreraient plus puissants que ceux les entravant.
Si l’on veut comprendre la nécessité impérative de la reconnaissance du génocide des Arméniens, malgré le temps qui nous en sépare et qui semble l’éloigner, il faut prendre en compte ses spécificités et les effets psychiques qui en découlent. Et ceci, aussi bien pour les descendants des Arméniens que des Turcs dont les destins sont liés.