Dans cette interview, Pinar Selek rappelle que l’identité turque n’est qu’une création de l’État-nation qui a été imposée à tous les citoyens de Turquie. Selon elle, il est normal que les peuples opprimés luttent pour défendre leurs identités spécifiques, mais cela ne doit pas pour autant mener à la création d’une autre identité dominante. La sociologue revient également sur les mouvements contestataires et leurs évolutions en Turquie — des années 80 à aujourd’hui — ainsi que sur le rôle déterminant de Hrant Dink et du journal Agos dans le changement de l’identité arménienne en Turquie et de la société civile en général.
En 1996, à Istanbul, Antoine Agoudjian éprouve le besoin irrépressible de se lancer à la recherche des Arméniens sur cette terre historique. Ses voyages le mèneront dans toutes les communautés arméniennes disséminées au Moyen-Orient, mais aussi sur les chemins de la déportation et des massacres, de l'ouest de la Turquie jusqu'aux déserts syriens de Deir ez-Zor, à la recherche d'une mémoire niée, refoulée, mais pas totalement effacée.
Selon Irfan Babaoglu, Newroz est « le symbole de la révolte contre l’oppression ». Dans cet article, il explique que le soulèvement contre l’antique État assyrien — que symbolise la fête de Newroz — a été l’élément fondateur de l’identité kurde et a ouvert la voie aux autres peuples de la région comme les Parthes, les Arméniens, les Perses et les Arabes pour affirmer leurs propres identités. C’est pour cette raison, selon lui, que cette fête est célébrée par tous les peuples de la région. Newroz serait donc pour lui « le symbole de la résistance des peuples ».