Pour Diba Nigar Göksel, l'approche d'Ankara vis-à-vis des relations turco-arméniennes n'a pas changé depuis 2009. L'influence de Bakou sur Ankara est à un niveau record et l'électorat nationaliste prend de l'importance à l'approche des élections. Cependant l'arrivée de la Suisse à la présidence de l'OSCE en janvier 2014 donne de l'espoir. En même temps, la critique des récits officiels de 1915 est plus en plus répandue en Turquie.
Pour Mensur Akgün, la nature des relations d'Ankara avec l'Azerbaïdjan est l'obstacle majeur au rapprochement de la Turquie et de l'Arménie. Selon lui, lorsque l'Arménie se rapproche de la Russie, l'Azerbaïdjan fait de même avec l'Occident. Bakou s'enrichit tandis qu’Erevan s'appauvrit. Pour Akgün, des avancées à propos des régions du Haut Karabagh pourraient permettre de contourner ces obstacles.
Après avoir expliqué le contexte difficile dans lequel a eu lieu la fermeture de la frontière arméno-turque en 1993, Levon Barseghyan revient sur les conséquences économiques, géopolitiques et humaines d’une telle décision. Il aborde également les différents facteurs qui rendent impossible la réouverture de cette frontière, pas si « fermée » qu’on ne le pense, compte tenu des nombreux échanges qui perdurent entre Turcs et Arméniens.
Le politologue Sergueï Minasyan donne son appréciation sur les relations arméno-turques et les développements à en attendre à la lumière des dernières évolutions géopolitiques dans la région. Celui-ci prévoit qu’en cas de poursuite des tendances actuelles, la position de l’Arménie pourrait changer et qu’Erevan pourrait poser des pré-conditions à la Turquie.