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Ayse Gunaysu explique pourquoi, malgré le fait que le génocide arménien ne soit plus un tabou pour la société civile turque et que les mots utilisés par l’État pour évoquer l’évènement aient évolué, le discours négationniste du gouvernement turc reste inchangé. Elle souligne également le fait que la négation du génocide concerne toute la société turque qu’elle qualifie de « société du déni ». Après avoir énuméré les raisons pour lesquelles les Turcs devraient avoir honte, elle analyse les raisons qui poussent la société à éviter ce sentiment. Enfin, elle revient sur la possible présence renforcée du parti HDP au parlement et l’espoir que cela crée chez certains de voir bientôt la justice rétablie.
Dans cet article, Michel Wieviorka revient sur le « réveil arménien » qui a pris différentes formes selon les époques et qui s’est d’abord fait loin de la Turquie, puis dans la société turque elle-même, sous l’impulsion notamment du journaliste Hrant Dink assassiné en 2007. Rappelant les raisons du négationnisme de l’État turc quant au génocide arménien, l’auteur s’interroge au sujet des réparations territoriales et matérielles tout en soulignant l’importance de la chrétienté des Arméniens à l’heure où d’autres populations chrétiennes sont menacées ou victimes de violences. Enfin, le sociologue pose la question de l’avenir des Arméniens une fois que la reconnaissance du génocide par la Turquie aura été actée. Il se demande notamment s’ils seront capables, non pas seulement de se rappeler du passé, mais aussi de « se projeter vers l’avenir en tant que groupe humain ».
Le 21 mars dernier, Abdullah Öcalan, la figure historique du mouvement kurde de Turquie, a appelé le PKK à ouvrir une réflexion sur l’abandon définitif de la lutte armée. Cet appel confirme l’avancée du processus de paix entre le gouvernement turc et les représentants du mouvement kurde. Alors que les années de guerre civile s’éloignent progressivement, l’héritage du conflit apparaît de plus en plus clairement : plus de 45 000 morts et un pays dont les divisions géographiques, ethniques et sociales sont devenues béantes. Depuis les années 2000, un ensemble hétéroclite d’acteurs, unis au cours des années 1980 et 1990 par leur combat pour la défense des droits de l’homme, a pris acte de la baisse d’intensité du conflit et commence à poser les jalons de la transition vers une société apaisée. À travers des projets de « mémorialisation », de réconciliation et en utilisant l’expérience internationale, ils sont les précurseurs de l’application de la justice transitionnelle en Turquie.
Dans cette interview, Pinar Selek rappelle que l’identité turque n’est qu’une création de l’État-nation qui a été imposée à tous les citoyens de Turquie. Selon elle, il est normal que les peuples opprimés luttent pour défendre leurs identités spécifiques, mais cela ne doit pas pour autant mener à la création d’une autre identité dominante. La sociologue revient également sur les mouvements contestataires et leurs évolutions en Turquie — des années 80 à aujourd’hui — ainsi que sur le rôle déterminant de Hrant Dink et du journal Agos dans le changement de l’identité arménienne en Turquie et de la société civile en général.