Ces cinq dernières années, l’Arménie a connu des bouleversements importants tant dans sa vie politique qu’en matière de géopolitique autour de ses frontières. Pendant cette période, le pays est passé par des périodes d'agitations socio-politiques, des changements de Constitution et de régime politique, d'accueil de milliers d'Arméniens de Syrie réfugiés de guerre, la commémoration du centenaire du Génocide des Arméniens, la réorientation des priorités stratégiques extérieures et la reprise de la guerre au Haut-Karabagh. Essayons, à travers des représentations réciproques, de faire un point sur les enjeux qui pèsent aujourd’hui dans sa relation avec son plus vieil allié stratégique, la Russie.
Ceux qui, secrètement, espèrent trouver dans les mémoires des ex-chefs Unionistes l’expression d’une confession intime sur le génocide des Arméniens (1915-1916), d’un aveu associé à un regret, seront déçus. L’historien qui travaille sur ces mémoires et sur ces hommes, doit quant à lui absolument s’interdire une telle quête, non seulement parce qu’elle serait vouée à l’échec, mais parce qu’elle est téléologique, orientée et anti-scientifique. Chercher à apercevoir un rougissement de « honte » sur le visage des Unionistes trahirait une volonté d’évaluer la distance entre « eux » et « nous », autrement dit, d’évaluer leur humanité. Or, d’emblée, il faut voir en ces hommes, des hommes.
Dans cette interview, Ali Bayramoğlu explique ce que signifie la notion d’identité nationale selon le président Recep Tayyip Erdoğan et le parti AKP ainsi que la stratégie de ce dernier pour la transformer. Selon le politologue l’AKP tente de bâtir un nouvel ordre politique et civilisationnel ayant notamment pour références l’histoire ottomane, le nationalisme turc et l’identité islamique.