Dans cette interview, Sevan Deyirmenjian tente d’expliquer quelles sont les fondements identitaires des Arméniens d’Istanbul, leur rapport à la religion, à la langue arménienne, aux crypto-arméniens et à la République d’Arménie.
Selon Hrag Papazian, la Turquie, et particulièrement Istanbul, semble être un lieu tout à fait unique pour l'étude de l'identité arménienne contemporaine, compte tenu de la diversité croissante du « paysage de l'Arménité », surtout au cours des dernières décennies. Il tente ainsi de présenter ce qu’il nomme « les trois “types” d'Arméniens vivant actuellement en Turquie » : les membres de la minorité traditionnelle chrétienne arménienne de Turquie, la fameuse Hamaynk (communauté)
Dans cette interview, Ali Bayramoğlu explique ce que signifie la notion d’identité nationale selon le président Recep Tayyip Erdoğan et le parti AKP ainsi que la stratégie de ce dernier pour la transformer. Selon le politologue l’AKP tente de bâtir un nouvel ordre politique et civilisationnel ayant notamment pour références l’histoire ottomane, le nationalisme turc et l’identité islamique.
Si l’Empire ottoman, pour inégalitaire qu’il fût, se considérait comme un État multi-ethnique et pluriconfessionnel, la République de Turquie a d’emblée cherché à imposer une identité unique, à la croisée de la langue, de la religion et de la culture. Un certain nombre de groupes, à commencer par les Kurdes, ont été assimilés à l’identité nationale turque. Les minorités non-musulmanes chrétiennes et juives, à l’inverse, ont été rejetées symboliquement hors du cadre de l’appartenance nationale. Avec Arus Yumul, sociologue à l’université Bilgi d’Istanbul, nous sommes revenus sur le débat opposant “être turc” (Türk) et “être de Turquie” (Türkiyeli). Parler de citoyens turcs revient souvent à défendre l’assimilation des minorités au nom d’une identité exclusive, comme le résume la devise nationaliste “quel bonheur de pouvoir se dire turc !”. À l’inverse, parler de citoyens de Turquie, c’est chercher à découpler l’appartenance citoyenne et la culture majoritaire, en faveur d’une conception plurielle et multiculturelle de l’identité.