Gérard Libaridian explique pourquoi avril 2015 sera forcément décevant et répète que le plus important est de ne pas oublier le génocide tout en essayant de ne pas être dépendant de cette question. Il rappelle également que les structures arméniennes existaient avant le génocide arménien et insiste sur le fait qu’il ne faut pas sacrifier la nouvelle génération en Arménie sur l’autel de la reconnaissance.
L’année 2015 est à la fois l’année des opportunités pour la cause arménienne mais aussi celle de tous les dangers pour la politique intérieure et extérieure de l’Arménie. Or, les initiatives sur le front de la cause arménienne requièrent un consensus transnational arménien. Pour l’heure, les attentes, très fortes, de la diaspora sont sensiblement déçues tant par l’absence d’anticipation que par le manque de visibilité des actions entreprises, que ce soit par l’État arménien, les principales institutions politiques de la diaspora, mais aussi, par le comité unifié du centenaire ; ce qui n’est point une surprise : cela fait plus de deux ans que des voix s’élèvent en diaspora pour dénoncer l’absence de leadership, la passivité, et la neutralisation des bonnes volontés.
Sans langue de bois et avec une franchise rare, Sait Çetinoglu expose les raisons pour lesquelles les compensations et indemnisations sont une nécessité morale et explique pourquoi une restitution sans condition des biens arméniens devenus propriété d’état s’impose. Rappelant que « toutes les couches de la société et tous les niveaux de l’État ont participé, d’une manière ou d’une autre, au processus génocidaire et en ont tiré profit », il explique également que les Arméniens et autres peuples victimes de génocide devraient pouvoir déterminer les compensations et indemnités pour les pertes humaines subies et souligne que le devoir de tous devrait être de les soutenir « sans condition et sans restriction ».