La première phase du projet a été de distribuer 210 ruches sous forme de micro-crédit à une trentaine de familles du village frontalier de Tchinari dans la région du Tavouch. La seconde phase a été de mettre en place une coopérative réunissant les participants de ce projet apicole. Les familles bénéficiaires se sont engagées en signant un contrat les liants à l’ONG YERKIR et à la coopérative.
Les bénéficiaires du projet sont tenus de participer au développement de la coopérative en participant aux activités, aux formations et aux investissements. De son côté, l’ONG YERKIR et la coopérative se sont engagés auprès des paysans à acheter le miel produit au prix du marché, à le conditionner et à le vendre à Erevan.
Comme tout ce qui se vendait et s’achetait en Arménie à cette époque, le miel fait partie d’une filière dont le monopole appartenait à quelques personnes. Dans ces conditions les paysans avaient deux choix : vendre leur production à cette filière à un prix bien inférieur que le cours du marché ou bien troquer leur miel à des vendeurs ambulants contre des vêtements, des fournitures scolaires, de la nourriture… système lésant largement les paysans.
Pour que les paysans soient payés à un juste prix, l’ONG YERKIR a décidé d’acheter le miel au prix du kilo vendu en vrac à Erevan. Cette clause a été inscrite dans le contrat pour valoriser le travail et les revenus des paysans. Une attention particulière est apportée à la coopérative sur la qualité du miel et son conditionnement dans le but de le marketer comme un produit de qualité dans les épiceries fines d’Erevan. La valorisation de la vente du miel permettant ainsi de compenser les frais de fonctionnement de la coopérative. Ces projets ont pu voir le jour, en grande partie, grâce aux subventions du Conseil Régional Rhône-Alpes dans le cadre de sa coopération décentralisée avec l’Arménie. Les différentes subventions ont permis d’acheter les ruches, le matériel de conditionnement et de transformation du miel et de mettre en place la coopérative.
Pour exemple, la fin de la saison du miel, de la première année du projet, s’est achevée fin octobre 2010, trois tonnes de miel ont été récoltées. Nous pouvons affirmer aujourd’hui que ce projet de mutualisation et de développement agro-économique est un succès. Aujourd’hui, les familles de Tchinari participant à ces programmes ont pu s’enrichir d’un savoir-faire dans le domaine apicole et ont pu générer des bénéfices nets sur cette activité. Leur participation à ce programme a permis de souder ces familles dans le cadre de la coopérative qui devient pour eux un élément moteur de leur développement économique et de l’amélioration des conditions de vie de leur village.
Dans le but de pérenniser ce projet, France-Karabagh a décidé de doubler la capacité de la coopérative en distribuant 275 nouvelles ruches à des paysans de Tchinari et des villages alentours. Cette nouvelle phase a permis à la coopérative d’avoir les moyens de s’autogérer via la production de miel pour ensuite développer un projet d’achat de chambre froide. Le renforcement du réseau de distribution du miel permettra à la coopérative d’accroitre les capacités de liaison entre l’offre et la demande du marché local arménien. La chambre froide permettant ainsi d’aller à la rencontre de centaines de familles des villages frontaliers de la région de Tavouch, pour leur proposer d’écouler leurs excédents agricoles et maraichers qui auparavant étaient jetés faute de débouchés sur le marché local.
