Il n’y a pas de mot pour décrire l’état insupportable de passer de l’étape d’écrire avec Hrant Dink à celle d’écrire sur sa mémoire. Six ans se sont passés depuis son assassinat, mon sentiment n’a point changé à cet égard. Mais la vie continue et poursuivre son combat pour la paix pèse sur mes épaules comme son plus grand héritage. Cet article est, comme tant d’autres, l’expression de cette responsabilité.
Le groupe Kardes Türküler interprète des chansons traditionnelles dans toutes les langues de Turquie. Créé dans les années 90 lorsque parler des autres identités était encore tabou dans le pays, le groupe célèbre cette année son 20e anniversaire. Entretien avec le musicien Vedat Yildirim, un des fondateurs. Il évoque les tabous du pays, ces populations qui démarrent "déjà vaincues" dans la vie, comment Kardes Türküler est devenu le premier groupe non arménien à chanter dans cette langue, l’amitié de ses membres avec Hrant Dink et la situation en Turquie, six ans après son assassinat.
Entretien avec Robert Koptas, rédacteur en chef du journal Agos. Quelle influence exerce Agos sur la transformation initiée en Turquie ? Comment a-t-il a pu continuer après Hrant Dink ? Les progrès et les pas en arrière d’Ankara à propos des sujets tabous. Même s’il « creuse un puits avec une aiguille », Koptas estime que le journal permet de rappeler ce que le système occulte et tente de créer un nouveau langage pour que ces « histoires oubliées » puissent être comprises par un plus grand nombre en Turquie.