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Soutenons l’avenir de l’Arménie et de l’Artsakh, sa jeunesse

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Plus d’un an s’est écoulé depuis l’agression de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan avec le soutien militaire de la Turquie. Au fil du temps, un rideau s’est abaissé sur les conséquences de cette guerre : Les réfugiés, l’annexion de territoires d’Artsakh et d’Arménie par l’Azerbaïdjan, le soutien au développement de l’Artsakh ainsi que son statut politique.

Si la crise « humanitaire d’urgence » a été résor­bée très vite, il n’en demeure pas moins que les problèmes structurels, sociaux et humains sont loin d’être réglés, notamment l’insertion des réfugiés en Artsakh, devenus des déplacés internes dans leur propre pays.

Les conséquences directes et indirectes de ce conflit, la situation politique confuse qui en découle ainsi que les nombreux défis politiques néces­sitent des réponses à moyen et long terme pour l’Artsakh, l’Arménie mais aussi pour la Diaspora arménienne. Face aux menaces, la sécurisation et le développement des régions frontalières avec l’Azerbaïdjan, notamment le Siounik, aurait dû être la priorité des priorités.

Après la massive et formidable mobilisation sans précédent des Arméniens de France durant la « guerre des 44 jours », malheureusement, il n’y a pas eu de capitalisation pour orienter toutes les bonnes volontés qui se présentaient vers des ac­tions et des projets post-guerre. Il semblerait que faute de structuration et de propositions concrètes, cette mobilisation se soit éteinte pour tomber dans une forme de léthargie face aux enjeux et menaces sécuritaires d’aujourd’hui.

Notre ONG « Yerkir », basée à Lyon, est présente en Artsakh et en Arménie depuis la première guerre du Karabakh. Cette seconde guerre est un retour au point de départ tragique car tous les villages que nous avons reconstruits en Artsakh entre 1994 et 2015 sont aujourd’hui réduits à néant ou passés dans les mains de l’Azerbaïdjan. La cité Antique de Tigranakert d’Artsakh (région d’Aghdam) dont nous avions initié les fouilles archéologiques en 2006 (pour démonter les thèses révisionnistes de l’Azerbaïdjan sur « l’antériorité des Albanais du Caucase » en Artsakh) a été rendue à Bakou.

Suite à « la guerre des 44 jours », à notre humble niveau, nous avons choisi « d’aller vers » les per­sonnes vulnérables et de nous concentrer sur des projets concrets et pérennes ; notamment la prise en charge du stress engendré chez les enfants par la guerre et ses conséquences. Nous avons ainsi publié un cahier d’activités psycho-ludiques de 36 pages distribué dans toute l’Arménie et l’Artsakh.

Aujourd’hui, nous comptons réaliser en 2022 des actions en direction de l’avenir de l’Arménie et de l’Artsakh, en développant des projets pour les nouvelles gé­nérations. C’est ainsi que nous comptons mettre l’accent sur : La formation par l’octroi de bourses étudiantes pour les réfugiés et les soldats démo­bilisés ; Le soutien psychologique pour les enfants d’Arménie et d’Artsakh ainsi que des programmes de créations artistique et culturelle.

PROJETS POST « GUERRE DES 44 JOURS »

CAHIER D’ACTIVITÉS PSYCHO-LUDIQUES POUR LES ENFANTS

Արի զբոսնենք (Ari Zposnenk « viens te promener ») est un cahier d’activités psycho-ludiques de 36 pages, imaginé par Anouch Chahbenderian, psychologue cli­nicienne et co-créé avec Maïda Chavak, illustratrice. Destiné en premier lieu aux enfants d’Arménie et d’Artsakh, impactés par la guerre et ses conséquences qui se ressentent encore aujourd’hui.

Les textes et les énoncés sont adressés directement à l’enfant, qui s’inscrit comme sujet et témoin de près ou de loin de la guerre. L’approche ludique a pour objectif de soutenir les processus de pensée et l’expression des émotions dans un contexte sociétal et familial de non-dits et de faibles échanges avec les enfants.

Être impacté par la guerre ne veut pas dire seulement avoir entendu des explosions, avoir perdu un être cher, avoir fui sa maison. Cela veut dire avoir subir un stress inhabituel et prolongé lié au conflit mais aussi à ses conséquences. Ce stress peut être perçu aux changements de comportements dans la famille, aux informations des médias, aux discussions et réactions des adultes.

Le cahier est basé sur le principe de réalité de l’ex­pression des bouleversements qu’un conflit peut entraîner chez l’adulte comme chez l’enfant. Le but est d’ouvrir un espace d’expression et de parole. Ce cahier n’est pas à visée diagnostic mais peut servir d’outil de médiation avec les enfants.

Plusieurs missions en Arménie ont été nécessaires pour diagnostiquer les situations, consulter des spécialistes, des cliniciens, des ONG locales et Internationales pour ensuite : tester, présenter et former sur ces cahiers d’activités psycho-ludiques.

Le cahier d’activité Արի զբոսնենք (28 x 20 cm, 36 pages) a été imprimé à 8 000 exemplaires fin mai 2021 à Erevan à l’imprimerie des Editions « Anatarès ». Tous les cahiers ont été directement distribués à des cliniciens, psychologues et structures qui accompagnent les enfants d’Arménie et d’Art­sakh touchés de très près ou d’un peu plus loin par la guerre : Women Ressource Center Stepanakert, Kooyrigs, Arevamanuk, Caritas, Terre & Culture, AllFor Armenia, Douleurs sans frontières, Emili Aregak Center, Centre Entanik, SHOR Center Stepanakert, All For Armenia, Kasa Gumri, SPFA, Allepo NGO, As­sociation des Travailleurs Sociaux d’Arménie (AASW).

Cet été, des cahiers ont aussi été remis à différents camps de vacances et centres aérés d’Arménie et d’Artsakh.

En lien avec les professionnels de santé en Arménie et les ONG partenaires, des évaluations de la prise en main du cahier d’activités par les enfants seront réalisées. Des missions sont prévues sur place ainsi qu’une extension puis une réédition du cahier Արի զբոսնենք.

C’est grâce à votre générosité que nous pourrons développer et démultiplier ces projets, faites un don en ligne maintenant en cliquant ici…

BOURSES ÉTUDIANTES POUR LES SOLDATS DÉMOBILISÉS

En décembre 2020, le Conseil Régional de la Région Auvergne Rhône-Alpes, sous la présidence de Laurent Wauquiez, attribuait une subvention de 25 000 € pour faire face à la situation précaire des réfugiés d’Artsakh notamment en matière de scolarisation.

Courant 2020, pour donner suite à l’évolution de la situation des réfugiés et à leur retour en Artsakh, nous avons entrepris de créer un Fond pour l’attribution de bourses scolaires et étudiantes en y incluant les soldats démobilisés de la « guerre des 44 jours ».

Une étude récente de l’Université Française en Ar­ménie (UFAR) a révélé que plus de 55% des jeunes hommes revenant du service militaire éprouvent des difficultés à se réintégrer dans le processus éducatif.

C’est dans cet objectif que nous décidé de recentrer le projet initial de scolarisation en y incluant une aide sociale pour les soldats démobilisés. Deux ans au ser­vice de l’Arménie et de l’Artsakh ayant participé à la « guerre des 44 jours », il est important de soutenir des conscrits en les accompagnant dans leur réinsertion aux études supérieures.