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Géorgie – Résolution de conflit région Djavakhétie-Tsalka

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Aux antipodes des thèses officielles du gouvernement de Tbilissi, l’ONG YERKIR donne l’alerte sur les risques d’un embrasement régional et sur les solutions pour sortir la région de Djavakhétie, composée à 90% d’Arméniens de souche, de l’impasse.

Malgré les quelques initiatives qui ont été prises pour trouver des solutions aux problèmes en Djavakhétie, parmi lesquelles le Forum des citoyens de Djavakhétie que le Centre Européen pour les Questions des Minorités (ECMI) ont mis en place, les tensions se sont significativement accrues depuis 2005 pour atteindre un point de rupture en mars 2006 lorsqu’un mouvement de protestation populaire a tourné à l’émeute à Akhalkalaki.

Les manifestations faisaient suite au décès d’un jeune Arménien de Tsalka (1) poignardé lors d’une rixe entre Svans (Population du Nord-Ouest de la Géorgie) et Arméniens. Dans ce contexte délétère l’ONG YERKIR organisa au début du mois de juin 2006 une rencontre tripartite ayant réuni Arméniens, Géorgiens et Occidentaux à Akhalkalaki pour soutenir l’ouverture d’un dialogue direct entre Tbilissi et Akhalkalaki avant que la Djavakhétie ne se retrouve dans une impasse totale.

C’est également la voie du dialogue qu’a choisi le mouvement « United Djavakhk » qui a rassemblé lors de son premier congrès, le 24 juin 2006, mille personnes en provenance des districts d’Aspindza, d’Akhaltsikhé, d’Akhalkalaki et de Ninotsminda de Samtskhe-Djavakhétie, ainsi qu’en provenance de Tsalka, région de Kvémo-Kartli). Vahagn Tchakhalian, le leader du mouvement « United Djavakhk », a clos le congrès en déclarant qu’il s’engageait, dans l’intérêt de la population arménienne de Djavakhétie, à développer les relations avec les autorités centrales. Une première dans un tel climat.

Dans ce contexte explosif, l’ONG YERKIR a organisé un séminaire tripartite avec des experts d’Arménie, de Géorgie et Internationaux, sous l’égide et la présidence de Gérard Chaliand, dans le but d’apaiser les tensions et de trouver des solutions aux problématiques régionales.

« SAMTSKHÉ-DJAVAKHÉTIE DANS LE CONTEXTE DES RELATIONS ARMÉNIE-GÉORGIE » 

Akhalkalaki, Géorgie, le 4 juin 2006.

Organisateurs :
Institut des médias du Caucase (CMI), Institut du Caucase pour la paix, le développement et la démocratie (CIPDD), ONG Yerkir.

Organismes partenaires :
Union sportive et culturelle du Djavakhétie (JMMM), Forum civique du Djavakhétie (JCF), Centre européen pour les questions relatives aux minorités (ECMI).

Lors de la première session, intitulée « Évaluation de la situation dans la région de Samtskhé-Djavakhétie et perspectives des relations entre l’Arménie et la Géorgie », les principaux intervenants ont formulé et exposé les problèmes les plus urgents de la région en analysant la dynamique des situations sociales, politiques et économiques en Djavakhétie et ses effets sur les perspectives des relations entre l’Arménie et la Géorgie.

Les intervenants ont formulé des recommandations pour normaliser la situation et instaurer un climat de confiance et de coopération renforcé.

Lors de la deuxième session, intitulée « Organisation du Conseil d’experts arméno-géorgien et tenue d’une conférence de travail sur les problèmes de la Djavakhétie en septembre 2006 », des exposés ont été présentés. Ces exposés ont proposé des recommandations sur les mesures spécifiques nécessaires à la création du Conseil d’experts et à la tenue d’une conférence de travail sur les problèmes de la Djavakhétie, ainsi que sur les ressources de soutien attendues de la part des organismes internationaux et des donateurs pour les travaux dans ce domaine. Une évaluation de la situation en Djavakhétie, la recherche de solutions pour stabiliser la région et les perspectives de renforcement des liens existants entre l’Arménie et la Géorgie. Le séminaire a produit également un document de synthèse conjoint, ou déclaration, répertoriant les principales pistes d’action et les mesures nécessaires à la poursuite d’un travail coordonné dans un avenir proche.

(1) Rattaché à la province de Kvémo-Kartlie à majorité azérie, Tsalka est un district à majorité arménienne, par lequel passent les pipelines BTC et SC. Auparavant, Tsalka était presque exclusivement peuplé d’Arméniens et surtout de Grecs, dont une partie importante a migré vers Grèce et la Russie après l’indépendance. Ils ont été remplacés par de nouveaux migrants, des montagnards venus d’Adjarie et de Svanétie, région des hautes montagnes du nord-est et sud-est de la Géorgie, occupant illégalement les maisons des Grecs qui ont émigrés. Depuis, Tsalka est devenu un foyer de tensions ethniques. Le président du Conseil mondial des Hellènes à l’étranger a d’ailleurs, à plusieurs reprises, attiré l’attention du président Saakashvili sur les violations des droits des Grecs à Tsalka, commises par des bandes criminelles qui s’approprient illégalement leurs maisons.